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Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

The Fabelmans

Publié par Le Projectionniste sur 26 Mars 2023, 17:46pm

Catégories : #Films récents

The Fabelmans

Le Boss est toujours là. Il est toujours le Boss, sans aucune contestation possible. Steven Spielberg mérite bien une chronique cinéma en forme d’hommage pour son film qui est lui-même un hommage au cinéma. Spielberg, le cinéaste le plus rentable de tous les temps, probablement le plus talentueux, le plus avisé, le plus polyvalent, nous livre une œuvre autobiographique à la fois intimiste et spectaculaire.

Spectaculaire quand il nous dévoile l’origine de sa passion sans limites pour le septième art. De son western de quatre minutes, tourné à l’âge de douze ans avec la caméra 8 mm de son père, jusqu’à son arrivée sur la chaîne CBS pour être assistant sur la série Papa Schultz, ponctuée par une rencontre mémorable avec John Ford, vous saurez tout sur le parcours de Steven Spielberg. L’histoire d’un enfant, puis d’un adolescent, habité par un feu sacré qui va le propulser très haut dans l’histoire du cinéma mondial.

Une oeuvre intimiste qui raconte l’amour fou vécu par ses parents, une passion tellement folle qu’elle les poussera à se séparer, événement aussi contradictoire que traumatisant pour le jeune homme qui ne se remettra jamais de ce divorce, incompréhensible à bien des égards, révélé par un vice caché qu’il découvrira grâce à la curiosité de sa caméra. Ecartelé entre l’amour filial et son envie de devenir cinéaste, le jeune Fabelmans / Spielberg va souffrir avant de voir aboutir son projet, complètement fou lui aussi, de devenir cinéaste.

Spielberg, le réalisateur qui a tourné une multitude de films trépidants, bourrés de scènes d’action mémorables, prend aujourd’hui tout son temps pour nous parler doucement à l’oreille, à la façon d’un pianiste virtuose qui met la sourdine pour amortir les notes trop puissantes de son instrument. Spielberg avance avec les patins sur le parquet ciré de sa mémoire (Bing ! la métaphore), il nous raconte sa vie avec une émotion saupoudrée d’humour et le recul nécessaire pour contourner l’écueil du récit hagiographique.

Une œuvre touchante, portée par un casting plaqué or où l’immense Paul Dano, dans le rôle du père, se taille la part du lion, suivi de près par la remarquable Michelle Williams, mère juive délicieusement perchée, plombée par son trop plein d’amour.

Au final, le Boss nous offre sur un plateau un beau témoignage, rempli à ras bord d’une indiscutable sincérité. « La vie trouve toujours son chemin » comme le disait si bien Jeff Goldblum dans Jurassic Park, le film sans doute le plus délirant de la filmographie pléthorique de Steven Spielberg.

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