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Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Les fabuleuses de Covid Diznof (2)

Publié par Le Projectionniste

Catégories : #Nouvelle

Les fabuleuses de Covid Diznof (2)
De grandes espérances

 

Salut les amis, c’est Covid Diznof qui vous parle. Souvenez-vous, le petit virus qui tue plus vite que son ombre, le malfrat microscopique dont le nom ridicule fait sourire uniquement ceux qu’il n’attaque pas. Mais j’ai bien bossé, j’ai fait ma pelote. C’est sûr que le confinement m’a bien embêté, je n’ai pas pu me régaler autant que prévu mais malgré ça mon score est plus qu’honorable.

La grippe espagnole est loin devant, une sacrée échappée, cinquante millions de morts, dure à rattraper, je m’incline, grande danseuse de Flamenco, elle a gagné la Ligue des Champions, moi je suis en milieu de tableau de Ligue 2. Faut dire qu’elle a eu beau jeu, les gens s’entretuaient joyeusement depuis trois ans quand elle a débarqué. Plus qu’à dézinguer les survivants, amaigris par les privations et les infections diverses. Le père Fleming n’avait pas encore découvert la pénicilline, c’était facile. Elle a gardé ses admirateurs, Paquita Achainhénin, mais je surveille son fan-club de très près. Je me suis occupé d’un chanteur qui lui faisait un peu trop la cour. Petite voix fluette, fragile des bronches, il pouvait pas rivaliser. Senorita dépêche-toi, J’espère que tu ne m’en veux pas, mais les fins comme au cinéma, tu sais, ça n’existe pas. Quel toupet ! Il a joué avec le feu, il s’est brûlé. Mais moi les poètes, je les soigne, je lui ai fait une ordonnance, et une sévère, je lui ai montré qui c’est Covid. Aux quatre coins de Paris qu’on l’a retrouvé, éparpillé par petits bouts façon puzzle. Moi, quand on m’en fait trop je correctionne plus, je dynamite, je disperse, et je ventile. Ventilation minimum, pas fou le Covid.

Je n’ai pas dit mon dernier mot, je peux encore remonter au classement et rejoindre la Ligue 1. Question d’endurance, de coaching, pas faire de fautes, pas faire de fautes, respecter les fondamentaux, bien s’hydrater, se coucher tôt. Je prends mon mal en patience, j’attends le relâchemement. Je ne rate jamais le journal télévisé, j’ai de toutes petites oreilles, des petits yeux, mais j’ai bien noté la date de la rentrée. Ce jour-là, je vous dis pas le panard que je vais prendre. Un véritable jour férié, la Fête du Travail, Independance Day, la Foire du Trône, la totale. Du bonheur en perspective, un vrai champ de tir, je n’ai qu’à poser mon nid de mitrailleuse. 

Les gens en ont marre, c’est visible, pour eux le mal s’éloigne. Moi j’espère bien que ce sera une boucherie. Du gel hydroalcoolique, des pleins bidons, des masques et des bonnes résolutions, les gestes barrières ils appellent ça. Je me marre. Mort de rire le Covid. Dans Les Incorruptibles le vieux Sean disait On vient pas avec un couteau à un duel au pistolet. J’envisage un final façon La Horde Sauvage avec dégommage massif de figurants dans les transports en commun. Un Tramway nommé désir pour moi. Les Chariots de feu pour ceux d’en face. 

Un seul truc me fait peur. La recherche. Aux dernières nouvelles les chercheurs français ont trouvé un médicament qui m’empêche d’achever les malades. La tuile. Les chercheurs c’est des tueurs d’élite, des pointures, faut pas trop faire le malin quand ils sont sur tes talons. Le plus drôle c’est que tout le monde se fout de leur gueule, ils coûtent cher, des bons à rien, ils cherchent mais ils ne trouvent pas, Chabat et Les Nuls. Mademoiselle Hortense, venez-voir, vite. Prouuuuut. Ah ! Ah ! Ah ! la mouche qui pète. Moi, ça m’arrange, je les laisse se débattre avec les coups bas, les moqueries, les tracasseries et leurs demandes de financements, pendant qu’ils prennent des gnons, remplissent des formulaires et sont pilonnés par les politiques, je peux continuer mon job bien pépère. Sans compter que j’ai deux alliés de poids. Le président des Etats-Unis et celui du Brésil ne croient pas trop à la science et pas du tout aux vertus du confinement. Ils ont le même syndrome, la même dinguerie. Plus le pays est immense et plus celui qui le dirige est persuadé que la Terre est plate. J’adore ces types. Aux States et à Rio ça tombe comme à Stalingrad. Grâce à eux je vais peut-être rejoindre Paquita sur le podium. God Bless America. 

 

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