Bob Marley - One - Love

Quand on a beaucoup écouté un chanteur, que l’on a beaucoup aimé le personnage, on est souvent déçu par son biopic : c’est la conclusion que je tire après visionnage de Bob Marley – One Love. Comme pour Bohemian Raphsody c’est l’incarnation du chanteur qui me déçoit, pas le film en lui-même. Kingsley Ben-Adir fait son possible mais ce n’est pas assez, je n’ai pas eu une seconde le chanteur jamaïcain devant les yeux, juste un acteur américain qui fait le job avec de multiples postures de type « Rasta », secouages de dreads, fumettes en quantité industrielle et Yeah Man à profusion, des gesticulations qui frisent le ridicule dans les scènes de concert où le comédien tressaute sans grande conviction. Dommage car le projet est intéressant même s’il ne raconte qu’une petite partie de la courte vie de Marley.

C’est peut-être le fait d’être un contemporain du chanteur, d’avoir acheté ses disques au moment de leur sortie, mais je suis resté de glace, exception faite, bien entendu, d’un bon dégel durant les instants musicaux, pas assez nombreux à mon gout. Le Bla-Bla mystique, les bondieuseries sur Jah, tout ce discours grandiloquent, s’il passe très bien dans les chansons, ne franchit pas l’écran pour se répandre dans la salle. Transformer Bob Marley en prophète, le faire parler comme un livre (saint), édulcorer sa vie sentimentale au point de le faire passer pour un brave mari-papa, lui faire marquer tous les buts quand il joue au foot, c’est sympathique comme tout mais le vrai biopic bien torché reste à faire, celui-ci ne créé pas l’événement comme l’affiche le promet, on verse plus dans l’hagiographie que dans le récit autobiographique sérieux, on sent bien que la famille Marley rend hommage au grand disparu. Le fan préférera un concert filmé de la star du reggae, celui qui ne le connait pas encore le découvrira, c’est le principal avantage de ce biopic un peu trop fade.