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Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Aladdin, La La Land en sari

Publié par Dominique Terrier sur 17 Juin 2019, 12:07pm

Catégories : #Cinoche

Aladdin, La La Land en sari

Faire le projectionniste pour le cinéma du village me permet de visionner des films que je ne serais pas aller voir de mon plein gré. Parfois la gentille contrainte se transforme en bonne surprise. C’est le cas pour Aladdin. Les studios Disney ont choisi de tourner le remake du dessin animé, réalisé en 1992, en version comédie musicale. Une réussite, il faut le reconnaître, et le présence de Will Smith n’est pas pour rien dans ce résultat. Dès le générique, il entonne Arabian Nights et le caméra nous offre un magnifique plan séquence dans les rues grouillantes d’un ersatz de Bagdad, sublimé par un numérique flamboyant, le terme Technicolor flamboyant ayant disparu, une scène qui n’est pas sans rappeler la poursuite dans les rues du Caire des Aventuriers de l’Arche perdue, la silhouette virile d’Indiana Jones en moins.

Les studios Disney ont fait le choix d’une ambiance à l’optimisme contagieux très Bollywood, ponctuée de ballets hyper syncopés et parfaitement millimétrés, où le sultan ressemble à un maharadjah et le grand vizir à un derviche tourneur, un parti pris visuel destiné au marché indien, une copie fort bien imitée, une sorte de La La Land en sari en quelque sorte.

Je suis projectionniste mais je n’en suis pas moins cinéphile et mes références ne sont pas forcément les mêmes que celles des jeunes spectateurs d’aujourd’hui. Je n’ai jamais vu le dessin animé à la base de ce projet, par contre je me souviens très bien du Voleur de Bagdad, une féérie tournée en 1940 par Michael Powell avec tout le gratin du cinéma britannique et mondial de l’époque (le directeur de le photo était le Français Georges Périnal qui obtint un Oscar pour ce film), interprété par le légendaire acteur indien Sabu.

Aladdin, La La Land en sari
Aladdin, La La Land en sari

Comparé à ce chef d’oeuvre, le remake de Disney est bien pâlichon et se contente de refaire avec des moyens gigantesques et des effets spéciaux au top niveau ce qui a été fait il y a quatre-vingt ans avec des bouts de ficelle et un brin de génie. Le Voleur de Bagdad est un film culte, le trésor des cinémathèques, si vous avez l’occasion de le voir sur grand écran précipitez-vous, c’est un pur joyau du cinéma fantastique, aux couleurs sublimes et aux décors complètement délirants.

Rien ne se perd, rien ne se crée disait le philosophe, et le cinéma est un art où cet aphorisme s’applique à la perfection, le remake est une forme de renouvellement perpétuel qui enthousiasme les plus jeunes et qui, parfois, contrarie les plus vieux. Aladdin ne fait pas exception à cette règle, il ravira son nouveau public mais décevra sans doute les amoureux de son glorieux ancêtre. Moralité : il en faut pour tous les goûts et pour tous les âges.

Aladdin, La La Land en sari
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