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Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Le livre des solutions

Publié par Le Projectionniste sur 19 Octobre 2023, 14:42pm

Catégories : #Films récents

Le livre des solutions

Quand on aime le cinéma on aime les films de Michel Gondry. Si j’étais pressé je me contenterais de cette affirmation mais comme disait Cyrano : « C’est un peu court, jeune homme! ».

Michel Gondry est un créatif, un touche-à-tout de génie, qui a déjà (presque) tout fait dans le domaine de l’image et du son. Réalisateur de clips pour les Stones et Daft Punk, joueur de batterie dans un groupe de rock, dessinateur pour des films d’animation et enfin, et surtout, metteur en scène surdoué qui a dirigé Romain Duris, Jim Carrey et Jack Black dans des petits chefs d’oeuvre unanimement loués par les cinéphiles du monde entier.

Il faut dire que le sieur Gondry est né dans une incroyable famille d’artistes et de précurseurs (son grand-père a inventé un des premiers synthétiseurs en 1947). Le talent, s’il n’est pas contagieux, est assez souvent héréditaire. Tiens, c’est drôle, on dirait une des maximes qui remplissent le fameux livre des solutions du héros incarné par Pierre Niney. 

Le livre des solutions est un petit film inclassable, une gourmandise, qui nous offre une heure et demie de bonheur visuel et intellectuel.

Petit parce que tourné avec des moyens ridicules, c’est la preuve par A + B que l’argent ne fait pas le bonheur des cinéastes ni des spectateurs.

Inclassable car imprévisible, voire complètement perché, c’est une œuvre qui décrit le processus de création tout en le malmenant avec un humour un tantinet vachard, truffé de références cinématographiques quelquefois difficiles à décrypter, je cherche depuis hier soir la citation d’un cinéaste qui prétendait que réaliser un film c’était comme fabriquer une chaise, un réalisateur américain si je me souviens bien, si quelqu’un peut m’aider ? 

L’auto-dérision est partout puisque Gondry se raconte à travers son personnage principal, un jeune réalisateur bipolaire bourré de bonnes, et de moins bonnes, idées de mise en scène. Patron tyrannique avec les rares assistants qui veulent bien encore le suivre, neveu tendre et attentionné avec sa vieille tante chez qui il a trouvé refuge, compositeur génial quand il imagine une musique de film sans en écrire une seule note, bricoleur doué quand il transforme un vieux camion en studio de montage, le héros, sublimé par un Pierre Niney au top de sa forme et de sa fantaisie naturelle, est un être hors du commun aux allures de fou furieux.

En jetant sur l’écran l’intégralité de ses défauts et de ses qualités, Gondry concocte une oeuvre autobiographique d’une grande inventivité, boostée par l’interprétation touchante de Françoise Lebrun, celle toute en nuances de Blanche Gardin et la participation pleine d’humour de Sting dans son propre rôle. 

On en redemande, vivement le prochain…

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