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Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Le cri du projectionniste le soir au-dessus des gens

Un métier sérieux

Publié par Le Projectionniste sur 6 Octobre 2023, 11:15am

Catégories : #Films récents

Un métier sérieux

Ce film me laisse une impression de déjà-vu tellement forte que j’ai du mal à écrire une chronique sans penser à tous les films sur l’Education Nationale visionnés auparavant. Pour vous faire une idée, prenez Le Maitre d’école de Claude Berri, mixez avec P.R.O.F.S avec Patrick Bruel, rajoutez un zeste des Petits mouchoirs de Guillaume Canet pour le côté film-de-copains-où-tout-le-monde-s’adore. Voilà, vous avez à peu près la recette du nouveau film de Thomas Lilti dont l’ossature ressemble comme deux gouttes d’eau à Hippocrate et Première année, voire à Médecin de campagne, trois de ses films précédents, le casting est quasiment le même, Vincent Lacoste, éternel débutant (Médecin ou prof / rayer la mention inutile) et François Cluzet, vieux grincheux (Médecin ou prof /rayer la mention inutile). On prend les mêmes et on recommence, d’où cette impression de déjà-vu annoncée plus haut. Par chance, le charisme et la sincérité d’Adèle Exarchopoulos amènent une vraie visibilité à ce casting tellement rôdé qu’il en devient transparent.

Le titre en dit plus long qu’il ne laisse paraître, on pourrait très bien le rallonger façon : « Comment faire sérieusement un métier sérieux ». Une problématique qui concerne tous les métiers mais qui s’avère fondamentale pour l’enseignant puisque le futur de nos enfants est entre ses mains. 

Le récit est basique, linéaire, sans surprise, on va dire que c’est niveau téléfilm, pas mieux. Quelques réflexions sur les difficultés du métier, quelques vannes et des clichés à la pelle. Tous les professeurs ont des vies partiellement ratées, ils sont séparés ou divorcés, ils ont tous des enfants uniques bourrés de problèmes ou carrément débiles, ils sont tous plus ou moins dépressifs, ils font peu ou pas l’amour, et ils se posent tous la même question : « Mais qu’est-ce que je fous dans ce collège, dirigé par un rond-de-cuir, à tenter d’éduquer une bande de niais en gagnant des clopinettes ? ». Le bon moment de la journée d’un prof c’est quand il mange ses frites avec ses collègues à la cantine. Le plus jeune se demande pourquoi il se retrouve prof et le plus vieux se demande pourquoi il est encore prof. Le questionnement est hyper nombriliste et le thème qui devrait être majeur, l’éducation de nos enfants, n’est pas abordé du tout, sauf lors d’un conseil de discipline où tout le monde culpabilise sur l’exclusion d’un élève que personne n’a envie de défendre.

Bon, j’épaissis le trait volontairement, mais, en gros, c’est ce que renvoie le film quand on le regarde et qu’on l’écoute. Le message ne me convient pas, c’est peut-être pour ça que je l’égratigne, cet éloge de l’incertitude, dans le cadre d’une profession qui devrait transmettre des certitudes, exaspère le citoyen et déçoit le cinéphile. Enseigner est un métier sérieux qu’il convient de filmer sérieusement, le scénario, à cheval entre la réalité et la fiction, ne lui rend pas hommage en le réduisant à un job comme les autres. 

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